Nabucco – Press

« Le talent de Marie-Eve Signeyrole pour faire vivre le plateau, son sens du théâtre est en effet assez spectaculaire, pour ne pas dire bluffant, à certains moments, et puis elle sait animer les grandes masses chorales comme personne… »”Concerto.net – Emannuel andrieu

« Les ouvrages lyriques dont on sort abasourdi, voire bouleversé et réjoui, sont rares. Le Nabucco coproduit par les opéras de Lille et de Dijon est de ceux-là. La lecture très actuelle que nous impose la mise en scène de Marie-Eve Signeyrole, dans le droit fil du message politique de Verdi, est un soutien clair aux victimes contemporaines de l’oppression. La richesse d’invention en est constante, conjuguant tous les moyens pour atteindre la plus grande force dramatique…

Conscient de n’avoir pu en apprécier toutes les références, tant les renvois abondent dans cette mise en scène incroyablement riche, foisonnante et efficace, on a envie de revoir ce spectacle total, de l’approfondir tant sa richesse est singulière…

Un dispositif complexe, monumental, descendant des cintres autorise une continuité musicale et dramatique par des changements à vue. Costumes, décors et éclairages sont une réussite pleinement aboutie. Mais c’est encore la direction d’acteur, millimétrée et juste, qui force le plus l’admiration. Il n’est pas un mouvement, d’un soliste comme du plus humble des choristes,  qui ne soit porteur de sens. » Classicnews

« La mise en scène innovante et intelligente de Marie – Ève Signeyrole nous propose un regard pertinent et critique sur le monde dans lequel nous vivons. Un spectacle passionnant et nécessaire…Au contraire des mises en scène en carton pâte qui occultent totalement la violence de cette première partie, la metteuse en scène la représente, mettant mal à l’aise le spectateur. Rarement une mise en scène de Nabucco n’a été, en ce sens, au plus près de ce que raconte le livret ….Ainsi, cette mise en scène d’une rare intelligence nous a donné à voir des aspects inconnus de NabuccoMarie – Eve Signeyrole nous a proposé une lecture contemporaine pertinente de l’oeuvre en ne la trahissant jamais, mais au contraire, en étant toujours très près du livret. On s’incline devant une telle virtuosité. » Le philtre d’isolde – Romane Blondeau

« Pour ce faire, Marie-Eve Signeyrole use avec virtuosité de tous les moyens propres à renforcer la dimension dramatique de l’ouvrage. Les décors, les costumes, les éclairages, tout participe à ces tableaux animés qui nous émeuvent, nous angoissent, nous étreignent. La direction d’acteur est superlative et vaut pour tous : traitement de chaque soliste comme des masses chorales. Les gros plans offerts par la vidéo, jusqu’aux visages torturés, grimaçants, nous parlent ». Forum Opera- Yvan Beuvard

 

‘’A grand renfort de vidéos, voici Nabucco extrait de sa gange originelle pour une relecture d’actualité, qui n’oublie rien du Proche-Orient et de la menace terroriste… Metteuse en scène et vidéaste, Marie-Eve Signeyrole ne s’en tient pas là : son discours est politique’’ Opéra Magazine

Nabucco à Lille : au-delà des apparences

« Inviter Marie-Eve Signeyrole, c’est faire le pari d’un spectacle hors des sentiers battus de la tradition. La mise en scène de Nabucco que lui a commandée l’Opéra de Lille en témoigne, replaçant l’épisode biblique au cœur de notre actualité, avec la complicité des ses collaborateurs fidèles, de Fabien Teigné aux décors à Simon Hatab à la dramaturgie, en passant par Yashi aux costumes et Philippe Berthomé aux lumières. Ce faisant, elle prend le contre-pied du contrat herméneutique initial, par lequel le Romantisme se sert de la fantaisie de l’antique pour symboliser ses questionnements contemporains. Ici le signifiant ne se pare plus de la poussière du passé, ni de la distance minimaliste. L’Ouverture bouscule d’ailleurs d’emblée les codes établis, de manière presque sacrilège, en calquant une chorégraphie, réglée par Martin Grandperret en synchronie sur le rythme de la musique. Mais la maîtrise scénographique, qui, comme toujours chez Marie-Eve Signeyrole, use abondamment du matériau vidéo, ici réalisé par Baptiste Klein, autant que la multiplicité des registres, n’hésitant pas à manier la satire, n’enferme pas le propos dans une transposition sentencieuse, et rassure rapidement. La profusion d’images tourne dans une dérision parfois macabre le flux d’informations en continu qui rend compte, à coup de sondages, de bandeaux d’annonce et pseudo reportages à chaud, des troubles politiques de Babylone et de l’ascension d’Abigaille. On pourrait être tentés de chercher quelque transposition avec la réalité politique d’aujourd’hui, mais le travail de la metteur en scène française déjoue cette facilité – et cet écueil. Si les références peuvent en effet évoquer les guerres du Proche-Orient, le spectacle ne cherche pas de calque précis, et l’allocution, en italien, d’Abigaille sur le rôle entre son pays, comme pôle de stabilité dans la région, et l’Europe, dans le contexte de crise migratoire, peut aussi bien faire songer à la Turquie d’Erdogan qu’à Israël…Car plutôt que par une leçon morale, c’est par l’émotion esthétique que, dans une immersion multimédia, le spectacle invite le public à éprouver les échos contemporains de l’ouvrage de Verdi. A cette aune, les citations déclamées dans un français allophone avant chaque acte reconstitue le procédé de mise en exergue de citations bibliques dans le livret de Solera, ici disséminées dans l’action au moment qu’elle illustre le mieux….Guidé par une remarquable direction d’acteurs, le plateau incarne la mise en scène avec un bel engagement. » TouteLaculture. Gilles Charlassier

Nabucco selon Marie-Eve Signeyrole à l’Opéra de Lille – Violent et foisonnant

« Loin du passéisme historique de certaines mises en scène de Nabucco, Marie-Eve Signeyrole a choisi de frapper un grand coup en actualisant le propos autour de la question des origines, des luttes entre César et Dieu, de l’asservissement des hommes…Dans cet univers pesant mais non dénué d’imagination, le théâtre est incontestablement convoqué. » Concertclassic

« Avec une transposition contemporaine très audacieuse de Nabucco, l’un des tout premiers succès de la longue carrière de Verdi, l’Opéra de Lille frappe fort pour son dernier spectacle lyrique de la saison. Gageons que les huit représentations devraient faire salle comble, à l’image de la première samedi soir, pour ce qui reste encore aujourd’hui l’un des ouvrages de Verdi les plus célébrés dans le monde…Pour son retour à l’Opéra de Lille après la mise en scène de The Monster in the Maze de Jonathan Dove en 2016, Marie-Eve Signeyrole signe un spectacle fort en transposant l’action dans une société européenne contemporaine en proie aux questions de l’accueil de migrants et de la menace du terrorisme. La scénographie, sombre et minimaliste, évoque ces temps anxiogènes par une épure qui fait la part belle au jeu d’acteur, tandis que la vidéo très présente en arrière-scène souligne la présence envahissante des journalistes et des chaines d’information continue. » classicnews

Nabucco à Lille, fresque historique devenue journal télévisé

« Dans ce Nabucco proposé actuellement à Lille pour la fin de la saison lyrique, le plateau et la fosse sont d’une agréable qualité, tandis que la mise en scène contemporaine de Marie-Ève Signeyrole, foisonnante, nous questionne sur le monde dans lequel nous vivons. cette mise en scène riche d’informations et d’idées. La metteuse en scène, assumant ce foisonnement, utilise ces renvois connus de tous comme des ponctuations ou des accroches pour mener à bien un discours particulièrement abondant. C’est aussi cela, la force d’un spectacle : sentir qu’une seule représentation ne suffit pas à comprendre tous les tenants et aboutissants du propos, s’interroger quelques jours après, se remémorer les différents éléments qui composent cette proposition et espérer revoir ce travail pour mieux l’appréhender et découvrir des détails qui nous avaient échappé. Se poser des questions sur cet opéra, pourtant si connu et si représenté, c’est aussi prendre du recul sur notre perception de ces sujets résolument modernes. Le regard occidental sur des conflits armés à des milliers de kilomètres, la manière dont les médias traitent en live l’actualité en temps réel, la brouillant et la rendant encore plus éloignée de nous, telle une fenêtre tronquée sur un monde déshumanisé et dépossédé de sens, les contradictions et les manipulations d’un pouvoir et d’une représentation politique que les images sont loin de décoder, la folie meurtrière du terrorisme… tel est ici le propos, dans la salle grâce à la précision millimétrique des vidéos et une direction d’acteurs singulièrement minutieuse. Le « D’Egitto là su i lidi » de Zaccaria est déroutant lorsque l’on comprend que les protagonistes s’adresseront plus fréquemment aux caméras qu’à la salle. »Resmusica – Charlotte Saulneron

Toute ressemblance avec des faits réels n’est pas fortuite

Pour cette occasion, l’institution convie de nouveau Marie-Eve Signeyrole – déjà aux manettes du Monstre du Labyrinthe dans les mêmes lieux – et aligne une distribution solide, majoritairement anglo-saxonne. La soirée s’avère haletante tant par le niveau musical que par l’intérêt que suscite la proposition Monstre… Mais surtout, si ce Nabucco captive tout du long c’est bien parce que tous ces chanteurs se plient à un jeu d’acteur certes exigeant mais qui ne nie pas leur personnalité pour autant… Tous remplissent la gageure de jouer à la fois pour le public et pour les caméras dont Marie-Eve signeyrole truffe la scène, notamment Nikoloz Lagvilava dont la trogne impayable en gros plan renforce encore l’aura du tyran. Cette approche de la dramaturgie rappelle tout de suite ce que Frank Castorf fait de manière systématique tant à l’opéra (voir tout le Ring de Bayreuth) qu’au théâtre. Le dispositif scénique signé Fabien Teigné est tout simplement virtuose. Peu de décors ou d’éléments. Des parois percées de portes ou de fenêtres descendent ou montent depuis les cintres et définissent les différents lieux de l’action. » ForumOpera

Opéra de Lille : un Nabucco de Verdi ratrappé par l’actualité

« L’ensemble thriller haletant et virtuose, ne manque pas de force. Et l’on appréciée la pertinence affûtée d’une direction d’acteurs qui, dès qu’elle se concentre sur les caractères, démonte et démontre remarquablement les mécanismes de la folie du pouvoir. L’aliénation de Nabucco brisé, presque retombé en enfance, est d’une cruelle vérité, son affrontement avec une Abigaille ivre de sa puissance constitue l’acmé de la production. Le traitement du chœur et des grands ensembles est magnifique. » Diapasonmag

Le triomphe étourdissant d’un «Nabucco» éternel teinté de modernité, à l’opéra

« C’est une vision intimement liée à l’actualité que l’opéra a découvert cette semaine. L’instant de surprise passé, le monument de Verdi, sublimé par le mur du son d’un chœur aussi énorme que l’œuvre du maître italien, a touché le public de cette première » La voix du Nord

Nabucco à Lille peint l’oppression urbi et orbi

« Afin d’explorer la contemporanéité de ce propos, la metteure en scène Marie-Eve Signeyrole place l’intrigue dans une zone de conflit contemporaine, mais indéterminée bien que les références à Alep et à la répression des manifestations de la place Taksim soient explicites. L’intérêt de son travail est de ne pas analyser ces situations en noir et blanc mais de s’intéresser aux 50 nuances de gris qui complexifient le décryptage de ces événements. Sa force réside dans les images puissantes qu’elle génère (la chorégraphie initiale signée Martin Grandperret, le peuple brûlé vif dans son temple, Nabucco face aux fantômes de ses victimes) mais aussi dans l’attention portée à la musique. Ainsi, chaque mouvement des personnages trouve sa résonance dans la partition. Par ailleurs, les passages les plus attendus, le quatuor de la deuxième partie et le « Va, pensiero », sont préservés de toute agitation. La scénographie de Fabien Teigné, toujours pleine de surprises et emprunte d’intelligence, leur offre même des écrins favorisant la projection du son. Le temps est ainsi suspendu durant le Chœur des esclaves, Nabucco rompant seul l’immobilité de la scène, errant comme une bête sauvage au milieu du peuple qu’il a lui-même condamné, monstre fou cherchant l’issue du labyrinthe de sa conscience. Cette production, qui aurait pu s’embourber dans le cliché des militaires à kalachnikovs avec un peu moins de cohérence et d’intelligence, reçoit une belle ovation d’un public manifestement pas totalement assommé par cette claque théâtrale ! » Olyrix